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Photo du rédacteurDépasser les bornes

CHILI: Voyager en sac à dos dans un pays en crise

Voici le récit de notre aventure au CHILI en octobre 2019

Arrivées à Santiago au début des évènements politiques, nous avons decidé de ne pas quitté le pays contrairement à bon nombre d'autres voyageurs! Nous sommes même restées plus longtemps que prévu: 27 jours au lieu des 15 initialement organisés! Retour sur un voyage en terre chilienne saveur lacrimo et désert aride! Santiago, la capitale du pays, nous avait été déconseillée par de nombreux voyageurs qui la fuient, pensant qu'elle est juste moche et polluée. Nous y sommes restées 10 jours au total chez nos amis. Un peu contre notre gré les premiers jours (le temps de voir comment évoluaient les couvre feu, les manifestations...) Et aussi car nous avons voulu comprendre ce qu'il se passait réellement dans le pays et voir comment adapter notre itinéraire. Alors que les médias français annonçaient un Chili en proie à une guerre civile (images ultra violentes d'affrontements à l'appui), nous sommes descendues dans la rue pour voir de nos propres yeux cette soit disant guerre civile. Les chiliens manifestaient en chanson au rythme des "cazuelas", en tapant sur des casseroles. Musique et bonne ambiance étaient de rigueur... Une bonne ambiance qui prenait immédiatement fin quand la police barricadée dans des chars blindés intervenait. Les flics la bas ne réfléchissent pas, ils balancent leur lacrymogènes dans le tas, peut importe si les gens sont pacifistes ou non en face. Ils arrosent à coup de jet d'eau puissant, toute personne sur son passage. On apprends aussi via les réseaux sociaux et le bouche à oreille sur place que la police kidnappe, torture et parfois tue des manifestants... 26 morts sont recensés à l'heure où j'écris ces lignes.

Au détour d'une rue de Santiago, on se prends des lacrymogènes. On a soudain les yeux qui brûlent et du mal à respirer. Vite, fuyons la police. Tout le monde se met à courir, pendant 5 minutes c'est l'anarchie. On rentre vite à l'appartement, les chiliens eux continuent de taper sur leur casseroles. Rien ne peut saper leur moral et leur volonté de réformer le pays. Le point de départ de ces manifestations: l'augmentation du prix du ticket de métro. Il faut dire que la vie est chère au Chili. C'est l'un des pays les plus chers de notre tour du monde. (voir article sur le budget au Chili) Pour en savoir plus, lisez cet article du monde qui met l'accent sur la répression disproportionnée utilisée par la police et l'armée contre la population: https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/13/torture-mauvais-traitements-viols-l-onu-denonce-la-repression-des-manifestations-au-chili_6022786_3210.html Road trip vers le Nord Après une semaine à Santiago, nous prenons la route à bord d'une Suzuki Alto louée spécialement pour poursuivre notre voyage vers le Nord du Chili. Avec les couvre feu qui interdisent de sortir le soir, impossible d'envisager de voyager en bus (ils roulent principalement la nuit). L'avion trop cher, ne permet pas d'aller partout. Notre objectif est de rejoindre San Pedro de Atacama au Nord à plus de 1500 kilomètres de la capitale.

Sur le trajet, nous sommes plusieurs fois bloquées par des manifestants. Ils brûlent des pneus sur la route, empêchent les véhicules de circuler... Ça cause de gros problèmes car il n'y a qu'une seule et unique route dans le pays. Et oui, le Chili est un pays très long et très très étroit. Il n'y a qu'une route qui va du Sud au Nord, cette route s'appelle la Panamericaine ou Ruta 5. Alors quand elle est bloquée, c'est le pays qui est coupé en deux. Au volant de notre bolide, on garde notre calme et on fait preuve de patience... Le premier jour du road trip, on met 10 heures pour effectuer les 530 kilomètres qui nous séparent de notre première étape.

Toutes les villes sont touchées par les événements. Les musées sont fermés, les boutiques sont globalement toutes fermées ou ont modifiés leur horaire d'ouverture. Parfois, on peut faire ses courses mais uniquement à travers les grilles fermées... Les services publics (la poste et certaines banques) sont également fermés.

Voyager dans ces conditions ne sera pas simple. Par exemple, trouver un endroit ouvert pour dîner le soir relèvera parfois du casse tête. On finira souvent avec des nouilles chinoises réchauffées ou des sandwichs improvisés.


Notre itinéraire en détail

21/10: Arrivée avec plusieurs heures de retard à l'aéroport de Santiago. Nuit dans l'aéroport car interdiction de sortir avec le couvre-feu et l'état d'urgence 22/10 au 27/10: Séjour à Santiago 28/10: road trip trajet entre Santiago et Vicuña 29/10 et 30/10: Séjour à Vicuña 31/10: road trip trajet de Vicuña à Copiapo 01/11: road trip trajet de Copiapo à Taltal et visite du parc national "Pan de Azucar" 02/11: road trip trajet de Taltal à San Pedro de Atacama 03/11 au 08/11: Séjour à San Pedro de Atacama 09/11: road trip trajet de San Pedro à Caldera 10/11: Journée à Caldera 11/11: road trip trajet de Caldera à Vicuña 12/11: Journée à Vicuña 13/11: road trip trajet de Vicuña à Santiago 14/11 au 17/11: Séjour à Santiago

Notre séjour à été impacté de plusieurs manières par les événements. Nous avions réservé la visite guidée du plus grand télescope astronomique au monde: annulé pour manifestation. Nous voulions faire des observations d'étoiles à Vicuña: fermé pour grève générale. Nous avions loué une chambre sur airbnb: plus d'eau à cause des camions citernes qui sont bloqués sur les routes. C'est vrai, avec le recul on peut le dire, voyager au Chili en octobre 2019 aura été un peu sport. Mais malgré tout ça, nous avons apprécié le séjour. Nous avons parcourus 4500 kilomètres en tout et vu des paysages incroyables! Nos coups de ❤️ du Chili - Santiago : le marché de la Vega, les petites cantines en face de la Vega, le street art de Bellavista, le musée précolombien, les petits cafés, les restaurants de quartier, les boutiques de santa lucia - Vicuña : la vallée d'Elqui, le pisco, les paysages de vignes, les nuits étoilées, les randos - On the road to Atacama : le parque nacional Pan de Azucar, le Ceviche du marché de caldera, Taltal, le plateau de l'observatoire paranal - San Pedro de Atacama : la tranquilité de San Pedro, la vallée de la lune/marte, les lamas de la vallée d'arcoiris, les lagunes (Cejar, Minisques, Miscanti) le salar de Talar, les plateaux à 4000m, dormir chez l'habitant, les nuits étoilées. Une chose est sûre, ça nous a donné envie de revenir quand le pays sera plus calme. Peut être pour cette fois, un road trip vers le Sud et la Patagonie.



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